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une photo, un clin d'oeil eternel
20 juin 2008

L'interdit de l'image

Chroniques Noires et Blanches (3/3)
Julie___Che
© PhotoAyour

          Le pouvoir d'influence que possède l'image l'a rendue redoutable par les trois religions monotéistes, à savoir le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam.
          Des passages dans la Torah, les Évangiles et le Coran refusent toute représentation du divin et d'êtres animés, de peur qu'elle ne prédispose à l'idolâterie et l'associationnisme. Toute image figurative ou imitative est refusée, sanctionnée.
          Avant 843 après J.C, l'Occident vivait une querelle autour des images, dite iconoclasme,où s'opposaient ceux qui étaient pour la représentation de Dieu et tous les personnages bibliques et ceux qui étaient contre. Après, elle devient autorisée à des fins didactiques, destinée aux populations analphabètes. Une icône religieuse, elle-même objet de culte. L'image évolue progressivement vers la représentation du profane, non plus du divin, son statut comme Art est reconnu après le Renaissance. La polémique s'arrête.
          Dans le pays de l'Islam, le discours religieux, illustré par les prises de position divergeant des traditionnistes, des théologiens et jurisconsultes qui s'appuient sur les textes révélés et parlers du prophète, a produit un dilemme à propos de l'image, restitué sous forme de procès dans lequel le sentence se réduisait à l'alternative licite/illicite, qui continue encore.
          L'interdit de l'image figurative et imitative dans le monde musulman a mené, dans les pays arabophones, à une tradition artistique particulière dans laquelle l'abstraction, la forme pure et la non-représentation ont abouti à des formes stylisées d'arts graphiques notamment la calligraphie et l'arabesque à base de motifs végétaux et géométriques, et dans les pays non arabophones, à la réduction de la représentation à de simples miniatures pour l'ornement des livres ou son isolement dans les palais persans et indiens. Néanmoins, l'image évolue dans la culture musulmane. Elle permet de transmettre les savoirs, d'explorer les possibles, de produire l'imaginaire, de manifester l'identité et d'agir sur le monde. "La place de l'image dans le monde musulman a évolué mais la pensée esthétique n'existe pas", disait quelqu'un sur un document sur le net. Il (ou elle) a raison.
          Il faut noter qu'Almoussawwir (celui qui donne forme, qui crée les images) est l'un des 99 noms divins et, aussi, signifie le photographe. Les iconoclastes s'appuient sur cette confusion pour accuser les faiseurs d'images de vouloir rivaliser avec Dieu et se lancer dans une compétition livrée au Créateur, oubliant que les images que crée Dieu sont nous et l'univers qui nous entoure, tandis que celles produites par un être humain ne sont que des copies, non coformes, aux premières.
         Il est temps, chez nous, de repenser notre discours théologique, le lire autrement, le mettre à jour et éviter que continue cette alternative "ddib hram, ddib hlal, terk hssen" (littéralement la viande du loup est licite, elle est illicite, laisser tomber vaut mieux".

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Commentaires
T
sur le droit à l'image :<br /> <br /> http://video.google.fr/videoplay?docid=-8055791195744484552&hl=fr<br /> <br /> Sur le même site, il y a une vidéo sur les islamistes de France. Un pur concentré de bêtise humaine et d'obscurantisme.<br /> A bientôt!
T
nous n'avons rien à craindre puisque l'appareil photo n'existait pas au moment de la révélation de ces trois religions. Personne n'a tiré le portrait des prophètes et aucun paparazzi ne s'est planqué derrière le buisson ardent pour voler une image de dieu en train de se la couler douce!<br /> L'interdit de l'image porte sur la statuaire qui existait bel et bien à ces époques...<br /> De toute façon, le problème ne se pose plus aujourd'hui puisque le monde n'est plus que reproductions d'images...à l'infini!
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