Faux-semblants
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On lui attribue tous les défauts. On le dénigre, le méprise, l'exploite à mort et le maltraite, l'âne centralise tous les malheurs du monde. Et par dessus tout, on n'aime pas lui être assimilé. Animal fidèle et travailleur, il mériterait pourtant d'être érigé en emblème national.
Il y a environ deux ans, dans les colonnes d’Assahifa almaghribia (le journal marocain), on rapportait que Hassan II, emprisonnant Abderrahim Bouabid (leader de l’USFP) et deux autres à Missour, s'est vanté de l'avoir envoyé à l'ombre “à la capitale des ânes”, cette localité abritant le plus grand marché d'ânes du Maroc. Sur ce, presque trois milles habitants se sont manifestés.
Cette photo a été prise à Missour il y a presque un an.
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"Behr bla ma", mer sans eau, c'est ainsi que les chameliers arabes appelaient le Sahara, le plus grand désert du monde. Une mer dans laquelle les grandes distances se parcourent en train de sable (la caravane) ou en navire du désert (le chameau).
J’étais à Tanger en été passé, où ces navires, du désert et de la mer, se voisinaient. Ceux de la mer sur leur eau et ceux du désert sur leur sable. Les premiers ne s’arrêtèrent du va-et-vient vers l’Espagne et la haute mer, les derniers exploités comme modèle par les photographes ambulants. Un vrai exil.